Ne pas manger de sucre au bureau : est-ce possible ?

Si vous vous goinfrez de sucre au bureau, je voudrais tout d’abord vous dire que c’est NORMAL !

Je pense qu’il n’y a pas d’autre endroit sur terre où il est plus difficile de réussir à réguler sa consommation de sucreries. 

Pendant des années, j’ai mangé des quantités astronomiques de sucre, dont une grande partie pendant que j’étais au bureau.

Pourquoi on grignote à longueur de journée du sucre au bureau?

En fait, il y a plusieurs raisons. Étudions-les une par une : 

1. Les tentations sans fin

Il y a déjà le distributeur de la salle de pause qui est rempli de barres chocolatées. 

Il y a notre collègue Katia qui apporte en permanence des gâteaux. Elle a passé toute sa soirée à les préparer pour l’open space, et elle est si gentille qu’on n’a jamais réussi à lui dire non. Et en plus, ses gâteaux sont super délicieux.

Il y a notre collègue Marine qui rapporte les restes de fêtes d’anniversaire de ses enfants (elle en a 5, respect Marine), à savoir des paquets entiers de fraises Tagada, Carambar et cie. 

Il y a notre collègue Julien, qui revient d’un rendez-vous client aux Etats Unis avec des paquets de M&Ms saveur spéciale qu’on ne trouve qu’aux États Unis. Et il revient d’Angleterre avec des sacs entiers débordants de cochonneries Cadbury. 

Et puis il y a tous les petits extra : 

Lundi, Karine a apporté des viennoiseries car c’est le lundi, il faut bien démarrer la semaine.
Mardi, les petits fours restants d’une réunion ont été rapportés dans la salle de pause.
Mercredi, c’était le pot de départ de Mariana à l’heure du goûter.
Jeudi, c’est Christian qui a apporté assez de sucreries pour pourrir les dents de tout l’open space, pour fêter sa promotion. 
Et vendredi, c’est Sylvie qui a rapporté des chouquettes car « c’est vendredi, c’est chouquettes ». 

La semaine prochaine, on sait déjà que le fameux Julien va rentrer d’un voyage à Chicago avec probablement une valise entière pleine à craquer d’Oreo.
En plus, il y a un dèj d’équipe prévu à la brasserie d’en bas, qui fait une formule Plat bien gras + Dessert bien sucré à 16€.

2. Les émotions

Au bureau, on peut vite se retrouver plongé dans toute une palette d’émotions assez négatives, qui ne demandent qu’à être compensées temporairement par un petit remontant sucré : 

• le stress
• la fatigue
• l’ennui
• la déception
• le stress
• l’épuisement
• la frustration
• la jalousie
• l’incompréhension
• la colère 
• le stress
• et encore le STRESS

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’étude Worforce View 2020 : 55% des français sont stressés au travail. Même si c’est moins que dans d’autres pays, ça fait quand même beaucoup de monde. 

Or quand on est stressé, des neurones du cerveau libèrent des hormones telles que le cortisol. Que se passe-t-il quand notre organisme reçoit des taux élevés de ces hormones ? Entre autres, on a envie de manger sucré.  
CQFD. 

3. Le manque de temps

Il y a aussi le manque de temps. 
Certaines collègues, comme Juliette, nous narguent et réussissent à cuisiner la veille au soir. Elle apporte dans un beau bento en bambou ses déjeuners bio à l’indice glycémique bas, et dans des bee wraps ses snacks sans sucre et végane.
Mais à nous, ça nous paraît insurmontable. 

Juliette n’a probablement pas 2 gamins qui ne font toujours pas leurs nuits à 18mois et 4 ans. Ou bien elle ne se tape pas 2h de trajet en transports en commun chaque jour (elle vient probablement en vélo électrique au bureau). Ou bien elle est tout simplement mieux organisée et ne perd pas ses soirées devant Koh Lanta…
Ou bien c’est une extraterrestre infiltrée qui va tous nous exterminer. 
Difficile de savoir.

Je pense donc qu’on peut d’ores et déjà arrêter de se culpabiliser, pour tous ceux qui n’arrivent pas à s’empêcher de picorer des sucreries toute la journée au bureau. 

Alors, quelles sont les solutions si notre boss ne veut pas qu’on passe en 100% télétravail?

Quelles solutions pour arrêter le sucre au bureau ?

Au lieu de se dire qu’on est nul et faible de ne pas savoir résister, voyons quelles tactiques on peut utiliser :

Devenir le ou la collègue « zéro sucre »

A mon avis la première solution et la plus efficace, consiste à assumer le rôle de la personne pénible, du collègue un peu ch…, qui ne mange pas de sucreries. 

On prévient tout l’open space qu’on suit dès à présent une alimentation sans sucreries.
On met un post it sur son ordi (pour éviter que Katia nous laisse gentiment une part de son gâteau sur notre bureau pendant qu’on est aux toilettes).
On rajoute une ligne en plus dans sa signature électronique. Non, je rigole! 😉

L’intérêt de cette solution, selon moi, est qu’elle est difficile au départ.

Katia sera déçue qu’on ne goûte plus ses gâteaux. Pendant quelques jours, les collègues vont essayer de nous dissuader, se moquer de nous, etc… Sauf Juliette qui essayera de nous proposer ses snacks healthy et végane.
Il va falloir subir les critiques de tous les collègues qui carburent aux barres chocolatées, qui ne seront pas contents qu’on les laisse tomber, ainsi que de toutes les collègues qui sont en permanence au régime, mais continuent de prendre le menu à 8€50, sandwich coca part de tarte, à la boulangerie d’en bas. 

Mais au bout de quelque temps, ils vont se lasser. 

Il y aura d’autres ragots plus intéressants à discuter dans l’open space. Si on est chanceux, il y aura une histoire de coeur qui démarre entre Julien et Christelle à la compta, ou encore mieux, un départ en rupture conventionnelle inattendu et mystérieux.
Nos collègues se seront résignés au fait qu’on est devenu un(e) bobo pénible qui grignote des biscottes bizarres. On sera même soupçonné d’être de mèche avec Juliette l’extraterrestre.
Et lorsque Katia fera le tour de l’open space avec son gâteau à la main, elle dira en arrivant devant nous « Ah non, tu n’en prends pas, j’avais oublié » et passera directement au prochain bureau. Ça tombe bien car c’était son gâteau chocolat cœur fondant caramel. Grosse tentation.

Quand à Juliette, elle va se rendre compte qu’on n’est  pas encore super chaud pour manger des bouts d’algue séchée, même si c’est bio.

Manger des sucreries avec modération…

Si on ne veut pas être si catégorique et profiter encore de quelques petites pauses sucrées avec modération au bureau, il va falloir réussir à se raisonner. 

Dans ce cas, une solution ludique consiste à se fixer une règle arbitraire et la respecter.

Voici plusieurs idées de règles possibles :

On ne mange rien de gratuit 

La première règle consiste à ne rien accepter qui soit gratuit. En fait, il faut refuser tout ce qui est offert.

Cette règle peut aider à respecter un principe de base de la nutrition qui est de manger seulement quand on a faim.
Soyons honnête, quand il est 10h du matin et qu’on a déjà pris un petit déjeuner à la maison, qui a encore faim pour les croissants miraculeusement arrivés en salle de pause?
Personne.

Cette règle fonctionne bien surtout si on est un peu radin. Ce sera tout à coup beaucoup moins tentant de manger ce pain au chocolat, s’il faut l’acheter au préalable.

On se limite à un seul jour de la semaine 

Ce jour là, on peut se lâcher complètement au bureau et manger tout ce qu’on voit. 
Par exemple, on décide que le mercredi c’est open bonbons/viennoiserie /gâteaux. Tous les autres jours, c’est non.

On se limite à un endroit

Par exemple, on ne prend rien de ce qui tourne dans l’open space, mais on peut manger ce qui est en salle de pause. 

On se limite à une occasion

Par exemple, on ne se goinfre que pour les pots de départ (s’il y a un peu de turnover dans l’entreprise).

Ma règle préférée : on ne mange que des aliments sucrés commençant par une lettre définie

Choisissons par exemple la lettre C. Cela veut dire qu’on peut manger tout ce qui commence par la lettre C.
Donc les Croissants, ok. Les Chouquettes, ok aussi. Les Cakes, ok aussi. Le Chocolat, ok aussi. Bon, la lettre C est un peu permissive.
On peut prendre plutôt la lettre M, et faire le snob qui ne mange que des Macarons. 

Quelle que soit la règle qu’on choisit, on s’y tient : pas de triche! 

Et vous, que mangez-vous au bureau ? Etes-vous plutôt team Katia-gâteau-chocolat-cœur-fondant-caramel, ou team Juliette-crackers-bio-sarrasin-spiruline ?
Votez en commentaires ! 🙂